RESTROSPECTIVE de la présidence de Bernard Bouzat
La passion du rugby
"Une année que j’ai mis un pied dans l’aventure du Challenge Vaquerin pour apporter ma petite pierre à l’édifice en terme de communication, pour cette chouette association.
Je côtoie les uns et les autres, j’apprends à les connaître, mais fin 2019, changement de programme, Bernard Bouzat le président, pilier et surtout créateur de l’association, laisse sa place.

Il fallait donc que j’en apprenne plus, que je le rencontre pour avoir sa vision, ses ressentis, entendre quelques souvenirs, pour mieux appréhender ce qu’est le Challenge Vaquerin.
Je n’ai pas été déçue. Parler avec Bernard Bouzat de rugby, c’est comme être avec un enfant qui vous raconte la meilleure journée de sa vie.

Des anecdotes, il en a des dizaines, que dis-je, des centaines... amusantes, émouvantes, étonnantes, qui mériteraient d’être consignées dans un petit livre d’or… peut-être une idée ? !
Bernard a côtoyé du beau monde lors de toutes ces années "Challenge", des contacts, des rencontres mais surtout des amitiés, car la famille du rugby c’est ça aussi.
Alors c’est autour d’un café, à Camarès bien entendu, que Bernard s’est livré à quelques souvenirs sur cette folle aventure du Challenge Vaquerin qu'il a lancé et qui l’occupe chaque année depuis 1993.
Certains retrouveront peut-être des histoires déjà connues, pour d’autres peut-être l’initiation et la découverte de l’histoire du Challenge Vaquerin, quoi qu’il en soit, vous serez ravis de connaître ou de vous replonger dans les souvenirs de cette belle aventure.
Bernard habite Camarès, son bastion depuis toujours et voue une passion pour le rugby aussi loin qu’il s’en souvienne.

Président du Club du Rougier depuis septembre 1989, il a cédé sa place de président il y a environ 7 ans.
Mais c’est grâce au rugby et à ce club qu’il a pu créer et faire vivre le Challenge pendant toutes ces années.
A l’époque Bernard suit et supporte l’équipe de l’AS Béziers, tout en idolâtrant l’un de ses joueurs phares, Armand Vaquerin.
La vie est bien faite, Armand choisit pour souffler et se ressourcer loin des projecteurs, le bassin du Rougier de Camarès.
C’est comme cela qu’ils vont se rencontrer et se lier d’amitié. Des sorties pêche, champignons, rugby ponctuaient les venues d’Armand et d’autres Biterrois comme Cantoni, Salas...
Puis ils décidèrent un jour d’organiser un match amical, Béziers contre Camarès, pour donner un coup de pouce au club du Rougier que Bernard présidait.
Une belle rencontre où Bernard décida de donner le rôle de président d’honneur du club à Armand Vaquerin. Celui-ci en fût ravi et s’engagea à venir chaque année jouer sur la pelouse de Camarès.

Malheureusement il ne put tenir sa promesse puisqu’il décéda l’année suivante.
Bernard pensait que l’AS Béziers mettrait en place un événement en l’honneur d’Armand, mais voyant que rien n’allait dans ce sens, il se démena comme un diable en à peine quelques semaines pour honorer la promesse d’Armand, et organiser un match sans lui mais en sa mémoire !
Bernard actionna son réseau, ses connaissances, pour fédérer de nombreuses personnes autour d’un projet fou.
Pour son plus grand plaisir, la grande majorité des gens sollicités répondirent présents et apprécièrent la rencontre Béziers-Pézenas, qui fût le tout premier match de ce qui deviendrait le Challenge Vaquerin !
Une fois lancé, Bernard n’en resta pas là, après un match sur une journée, ce fût 2 équipes, puis 4, sur 2 jours, les demi-finales à St Affrique et les finales à Camarès, puis 5, 6, c’était des journées entières qui s’organisaient autour du ballon ovale. Des repas à la bonne franquette, des stages, des entraînements.
Les stages sportifs ont eu tellement de succès que d’autres branches sportives comme le handball, le basket ont suivi l’idée ! Une aubaine pour le bassin saint-affricain qui vit plusieurs emplois se créer autour du sport en général.
Puis il y a eu les soirées partenaires, lancées dans la cour de l’école de Camarès dans une ambiance bon enfant, transportées ensuite dans la salle du caveau puis au Lycée agricole de St Affrique, pour finir ses dernières années à Roquefort !

Les mauvaises langues annonçaient 3 ou 4 éditions... la 26e s’est déroulée sous de superbes hospices en 2019 et la 27e se prépare gentiment. Beau pied de nez !

Un défi fou
Bernard évoque les souvenirs de l’avancée du Challenge avec plein de candeur, la prise de contact avec les plus belles équipes, la mise en place de stages de préparation, l’effervescence des matchs et des rencontres, la promiscuité des joueurs et du public qui est l’atout maître de cet événement, et qui perdure, malgré toutes les normes de sécurité demandées ou obligatoires. Une vraie réussite !


Bernard me parle également de l’engouement pour cet événement et la chance de trouver des personnes qui ont répondues présentes : les sponsors, les partenariats, les soutiens bénévoles, techniques.


Tellement de monde a gravité et répond encore présent lors de cet événement annuel, qu’il ne peut que féliciter et remercier l’ensemble des acteurs du Challenge Vaquerin.
Il me rappelle que Heineken fût un des premiers sponsors, et que ce sont eux qui ont offert le bouclier de Brennus version Challenge, d’une valeur de 18000 Francs de l’époque. Une folie engendrée par la passion du rugby et l’envie d’honorer la mémoire d’un rugbyman hors norme !

Il y a les bons moments mais également quelques situations un peu tendues que se remémore Bernard.
Lancer le Challenge n’a pas toujours été aisé, des déficits de plusieurs milliers de Francs, à l’époque, montraient bien que le bonheur de voir jouer de belles équipes primait sur le profit ! Heureusement des âmes charitables comme les clubs de Saint-Affrique ou de Camarès étaient là pour combler les trous.
Il fallu plusieurs années pour que l’association arrive à l’équilibre et puisse suivre le rythme du monde rugbystique qui se professionnalisa.
Car cela, fût un grand changement pour le Challenge Vaquerin, s’adapter à la professionnalisation du rugby.
Pouvoir suivre les demandes, avoir les fonds suffisants pour faire venir de belles équipes, là encore Bernard usa de son savoir, de ses connaissances et de son bagout pour arriver à ses fins !
Cet enfant dans l’âme ne s’avoue jamais vaincu, comme lorsqu’il me raconte avec malice comment il a réussi à se mettre en contact avec Howard Jonhson et réussit à avoir l’affiche « Leicester-Stade Français » à Camarès, rien que ça !
Pas peu fier le Bernard, et il a bien raison, une victoire ! 2800 entrées payantes, 6000 personnes sur le terrain, un événement magique qu’il met dans son Top 3 !
Une autre belle rencontre qu’il garde en mémoire, celle de Béziers-Biarritz. Autant de matchs vus, de joueurs célèbres côtoyés, venus fouler les pelouses du sud Aveyron grâce à lui en grande partie, pourraient lui monter à la tête, mais non, Bernard c’est de l’humilité à l’état brut, le plaisir de faire plaisir !
Arrêter la présidence fût une décision très difficile, Bernard reste discret sur les raisons personnelles qui l’ont obligé à le faire, mais son cœur reste irrémédiablement accroché à cette association et il en suivra les événements de près ou de loin suivant les événements de la vie.
Quand je lui demande qu’elles seraient ses envies pour les 30 ans du Challenge, qui seront célébrés en 2023, il me répond du tac au tac, une belle équipe Internationale !
Il se rappelle des Fidji, venus en 2007, et espère qu’en 2023, année du Championnat du Monde qui se déroulera en France, une équipe restera et fera l'honneur de sa venue au Challenge Vaquerin.

Il aimerait également que d’anciens joueurs soient de la partie en venant assister aux matchs ou à la soirée partenaires… Il souhaiterait que des journées entières soient consacrées au ballon ovale pour que tous les amoureux de rugby profite de l’essentiel : l’amour du ballon !
Ravie de ce moment, je remercie Bernard de m’avoir transmis un peu de sa passion.
Bien consciente que chaque association véhicule ses valeurs et mérite d’être soutenue, celle-ci met simplement du baume au cœur car il y a là comme un rêve d’enfant perpétué.
Un événement organisé pour que tous les participants, professionnels ou non, puissent s’amuser le temps de quelques jours, dans un cadre exceptionnel, dans une ambiance qui n’a presque pas changée.
Alors continuons, faisons honneur à ces passionnés et préparons les années à venir avec gaieté !
Un grand merci Bernard et à bientôt sur les terrains ! "
Caroline.